À la suite des témoignages de citoyens espagnols faisant état de traitements abusifs lors de leur détention par les forces israéliennes après l’interception de la flottille Global Sumud, l’Espagne a annoncé que des actions en justice pourraient être engagées devant la Cour pénale internationale (CPI).
Lors d’une interview accordée ce lundi 6 octobre à la chaîne publique TVE, le ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a fait part de sa préoccupation face à « toute violation d’un droit fondamental ».
Il a précisé que les voies légales existantes, notamment « la Cour pénale internationale et, bien sûr, les tribunaux espagnols lorsque cela concerne des citoyens nationaux », seraient explorées pour établir les responsabilités pénales. Fernando Grande-Marlaska a qualifié l’arraisonnement des navires en eaux internationales de « privation de liberté absolument illégale pour les personnes victimes de ces actes ».
Marlaska a réaffirmé que les responsabilités pénales concernant les personnes susceptibles d’avoir été victimes seront examinées et traitées par les voies légales nationales et internationales appropriées.
Il a également souligné que l’arraisonnement de navires en eaux internationales relève d’une classification en droit pénal international selon des conventions claires, mais également dans le système juridique national, car « il s’agirait d’une privation de liberté absolument illégale pour les personnes victimes de ces actes ».
Pour l’exécutif espagnol, la priorité demeure le retour « sain et sauf » des 28 derniers membres de la flottille, après le retour de 21 autres dimanche.
Ailleurs dans ses remarques, Marlaska a affirmé que le gouvernement espagnol se montre « absolument proactif » dans ce dossier, « en se présentant devant la Cour pénale internationale pour défendre les droits fondamentaux et les libertés publiques des citoyens espagnols et d’autres citoyens ».
🇪🇸🇵🇸 Manifestation gigantesque à Barcelone en solidarité avec le peuple palestinien, ce samedi 4 octobre, où plus de 300 000 personnes ont participé. pic.twitter.com/0keo3F3zX9
— Press TV Français (@fr_presstv) October 4, 2025
« Il y aura le temps de répondre sur le plan juridique. Le gouvernement espagnol l’a déjà affirmé depuis le tout début, comme je l’ai mentionné, en se présentant devant la Cour pénale internationale », a-t-il expliqué.
Marlaska a aussi réaffirmé que leur bureau du procureur général a ouvert des procédures d’enquête.
« Je crois qu’en défendant les droits de l’homme et les libertés fondamentales, personne ne peut dire que nous ne les avons pas défendus dès la première minute », a-t-il ajouté.
Ces remarques interviennent après que les militants de la flottille de Gaza ont été expulsés des territoires occupés par Israël. Les activistes libérés ont décrit des traitements abusifs durant leur détention en Palestine occupée.
Selon l’agence de presse espagnole EFE, ils n’ont pas eu accès à des avocats et n’ont pas pu contacter leurs familles. Ils ont indiqué ne pas avoir reçu d’assistance médicale, certains ayant été privés d’eau potable et de médicaments nécessaires.
Selon leurs témoignages, du personnel armé est entré dans les cellules avec des chiens et les a pointés sur leur tête. Ils ont déclaré avoir été privés de sommeil, déplacés entre différentes cellules pour les empêcher de se reposer, et traités « pire que des animaux ».
Les forces navales israéliennes ont attaqué et saisi les navires de la flottille mondiale Sumud à partir de mercredi, arrêtant plus de 450 activistes venus de plus de 40 pays.
La flottille tentait de livrer une aide humanitaire à Gaza où le régime israélien maintient un blocus depuis près de 18 ans, entravant ainsi l’acheminement de l’aide humanitaires vers le peuple de la bande côtière.
Le blocus de Gaza touche près de 2,4 millions de personnes, dans une région où les frappes israéliennes ont coûté la vie à au moins 67 160 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza.